Jacques Lecomte - Deux conceptions opposées du Bonheur dans l'Antiquité

 

Les philosophes grecs se fixaient pour tâche d’élaborer une sagesse permettant d’accéder au bonheur. Mais un désaccord profond existait alors entre les partisans de deux conceptions très différentes du bonheur : les approches hédoniste et eudémoniste. Les philosophes hédonistes posent le plaisir comme bien suprême. Pour eux, le but de la vie consiste à éprouver la quantité maximale de plaisir, et le bonheur est la somme des moments hédonistes d’une personne. De grands noms de la philosophie grecque, en particulier Aristote, Platon et Socrate, se sont vigoureusement opposés aux hédonistes, en prônant un idéal « eudémoniste » de l’existence.

Platon et Aristote (par Raphaël)

Le principal représentant de ce courant est Aristote, pour qui « le bonheur est l’activité de l’âme dirigée par la vertu » (1). Le bonheur implique donc « une vertu parfaite et une existence accomplie ». Aristote ne rejette pas pour autant le plaisir, mais considère, contrairement aux hédonistes, que celui-ci n’est pas le bien en soi, mais plutôt une conséquence du bien. Divers philosophes contemporains se réclament de cette vision du bonheur, qui est assez proche du concept actuel de sens de la vie. C’est notamment le cas de Paul Ricœur qui qualifie de visée éthique « la visée de la "vie bonne" avec et pour autrui dans des institutions justes » (2). Par ailleurs, que nous dit la Bible sur le bonheur ? (3) Le mot n’existe pas en hébreu biblique et est rare dans le grec biblique. La Bible préfère parler de « vie » ou de « joie ». Dans le Nouveau Testament, l’adjectif grec makarios est présent à plusieurs reprises en particulier dans les Béatitudes des Evangiles : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés (…) Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu… ». La Bible ne donne donc pas de conseil pour découvrir le bonheur, mais décrit plutôt une situation déjà existante, résultat d’une conduite conforme à la justice.

 

(1) Aristote (1965), Ethique de Nicomaque, Paris, Garnier-Flammarion, p. 31. (2) Ricœur P. (1990), Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990, p. 202. (3) Briend J. (1996). Le bonheur dans la Bible, in H.-J. Gagey (dir.) Le bonheur, deuxième cycle de théologie biblique et systématique, Paris, Beauchesne, p. 53-90.


 © Jacques Lecomte

 

Source : http://www.psychologie-positive.net

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